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Congrès 3 SLF - Comparer le sport. Usages et controverses - Strasbourg, 29-31 mai 2013.

mardi 9 avril 2013 par Gilles Vieille Marchiset

Dans le cadre du Congrès 3SLF de Strasbourg (Jeudi 30 mai 2013, MISHA Campus esplanade, 14h, Salle Europe), Gilles Vieille Marchiset et Monica Aceti présenteront une communication intitulée : Des catégories d’analyse à l’épreuve de la comparaison européenne : la promotion de la santé par les APS et les quartiers pauvres mises en question.

Résumé :

La sociologie du sport pense ses objets à partir de catégories d’analyse le plus souvent importées d’autres champs des sciences sociales (Vieille Marchiset, Tatu, dir., 2012). Elle doit prendre en compte les catégories indigènes de pensée et les mettre en correspondance avec les concepts stabilisés des sciences sociales (Brubaker, 2001). Dans le cadre d’une comparaison européenne (France, Allemagne, Suisse, Italie) relative à la promotion de la santé par les activités physiques en lien avec les quartiers pauvres, il s’agit de montrer l’importance de l’analyse historique et comparative des catégories profanes et savantes de pensée (sport et activité physique, promotion de la santé, quartiers pauvres) au niveau international, national, voire local, pour aboutir à une connaissance scientifique, bâtie sur une spirale de recherche, mêlant empirie et théorie, particulier et général.

Trois champs catégoriels sont à analyser.

  • 1. La définition du sport et des activités physiques dépendent de leurs histoires nationales. Ces notions entretiennent des relations ambiguës, notamment en France et en Allemagne. La distinction est plus nette en Italie et en Suisse.
  • 2. La promotion de la santé par les activités physiques est une importation issue des institutions et des réseaux internationaux (Charte d’Ottawa, 1986, Charte de Toronto, 2010, etc.). Les valeurs développées et normes inhérentes restent similaires, même si l’élaboration des programmes s’appuie sur une ingénierie et des partenariats singuliers.
  • 3. Le quartier pauvre peut être appréhendé, comme en France, par une catégorisation territoriale : les zones urbaines sensibles. Il peut aussi être une catégorie plus subjective qui distingue les territoires historiquement construits comme pauvres. En combinant les données chiffrées et formelles liées à l’assistance et celles subjectives définies par les expériences de la pauvreté (Simmel, 1907), peut alors être engagée une démarche de comparaison de territoires urbains reconnus et perçus comme pauvres.

À partir de ce travail catégoriel est-il alors possible de poser l’hypothèse d’un système complexe de confrontations normatives dans des registres particuliers (corps, relations, espace, temps) entre des structures privées et publiques et des personnes ou groupes de personnes qu’il faut identifier pour chaque pays. Ce processus est à relier aux usages corporels et sportifs légitimes défendant des visions de la santé (et de sa promotion) différentes, voire opposées, sur des territoires pauvres bien identifiés dans chaque pays.

Mots clés : épistémologie des sciences sociales, APS, comparaison européenne, promotion de la santé, quartiers pauvres, usages du corps.

Site du congrès http://f3s.unistra.fr/recherche/equipe-de-recherche-en-sciences-sociales-du-sport-er3s/7e-congres-3slf/

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